Les coachs ? Leurs prestations pullulent aussi dans la fonction publique autant qu’elles polluent le monde de l’entreprise.
Les coachs, ils sont partout. Leur mission, parait-il, serait de regonfler à bloc les cadres en matière de repères. Ailleurs, ils escortent les prétendants « stars » des téléréalités ou encore, ils programment la victoire des athlètes …
Tout un programme. Mieux : tout un business … !
Pas une seule semaine sans que des ouvrages louangeurs sur le coaching personnel et autres techniques « d’amplification de la personnalité » n’enviassent les rayonnages des libraires et/ou, pire encore, de bon nombre de nos bibliothèques publiques.
Un véritable rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage.
Ces nouveaux maîtres sont pourtant bel et bien des vendeurs de vent. Ils dorlotent les individus en les berçant d’illusions.
Ils propagent un discours formaté, conformiste, attendu et élaboré à partir de truismes, rôles, stéréotypes et autres modèles sociaux dominants du moment.
Tout aussi grotesques et aberrants que les stages de « survie avec couteau suisse », ou sauts à l’élastique d’il y a vingt ans, la mode d’aujourd’hui du coaching à tout va, arase les individus en les rendant conformes à ce que la société - et le monde du travail - attendent d’eux.
Impossible dans ces conditions, de trouver sa propre voie ou son épanouissement personnel distinct. Tu parles d’une assistance … !
Mais avons-nous vraiment besoin de ces tuteurs, de ces nouveaux gourous, de ces guides pour nous dire qui nous sommes ?
Avons-nous besoin de gardiens, de précepteurs, d’accompagnateurs, de bergers ou encore de mentors pour … positiver ? Moins qu’on ne le croit.
La société du coaching, n’en déplaise aux planificateurs de nos catalogues régionaux de formation du CNFPT, n’a pas de réponse à tout.
Elle ne détient pas de recettes miracle.
Ce qui compte, au fond, pour trouver du sens et du plaisir aux choses, c’est de cultiver son esprit critique, son libre-arbitre.
S’interroger, explorer et remettre en question ses propres certitudes plutôt que de suivre le troupeau de « moutons de Panurge » - très feng-shui-up-to-date, et qui font, hélas, si fureur par ces temps-ci …