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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 09:32

manager-par-l-ethique.jpgLa situation économique tendue, vécue aujourd’hui, exige que nous accordions davantage de discernement à notre activité. A notre rôle de cadres.

Cet étrange paradoxe nous incite principalement à raisonner aux contraintes que nous subissons, en tant que professionnels de la culture et sur les valeurs que nous devons mobiliser, pour réaliser au mieux nos missions de service public.

L’unique « valeur ajoutée » inhérente de l’offre culturelle, suffit-elle à donner sens à notre action ?

Sur quelles  valeurs éthiques mais également matérielles devons nous particulièrement  nous appuyer pour réaliser au mieux nos missions ?

 

Le « projet » parait la seule réponse pertinente pour chacun d’entre nous, de même qu’il parait indispensable pour enthousiasmer le « collectif » de nos équipes.

Toutefois suffit-il, à lui seul, à redonner du sens à notre travail ?

Contribue-t-il à contenir ce sentiment si diffus de perte de sens qui nous tenaille, parfois, dans le cadre de nos actions ?

Les nouveaux préceptes émergeants et l’intrinsèque corollaire de nouveaux vocables qu’ils colportent – et qui parfois font « mode » -  tels que : « co-construction » et « analyse » (pour appréciation), semblent aujourd’hui se substituer aux notions traditionnelles et parfois galvaudées de : collaboration, coopération et évaluation.

Réalité ou miroir des mots ?

Truismes ou bien-fondés des expressions ?

Quelle est donc, en nous, l’authentique place de l’analyse dans cette recherche effrénée de sens qui nous tenaille, et où « agir » demeure perpétuellement un procédé chancelant entre créativité, gestion et éthique ?

 

La reconnaissance par l’élu et/ou par « les publics » parvient-elle à conférer un sens à notre  activité ? 

Quelle empreinte donner enfin, à cette action dont nous traquons si infatigablement, si inlassablement et si férocement  le sens comme s’il s’agissait d’une valeur perdue ou simplement ignorée ?

 

La dégradation de plus en plus accrue des « matérialités » sociales et culturelles que vit notre société aujourd’hui, représente autant de phénomènes aggravants qui favorisent la perte de sens du cadre territorial, qui est parfois réduit à n’être qu’un élémentaire gestionnaire de son travail.

Il semble à ne plus parvenir à engendrer des valeurs universelles de substitution à forte valeur ajoutée en matière de qualité, aptes à redonner sens aux questionnements actuels relatifs à la complémentarité – ou non – des deux fonctions principales de son action : agir et chiffrer.

 

Ainsi et nonobstant la solide capacité de recul que nous éprouvons journellement au sujet de nos pratiques, des situations absurdes parviennent parfois à s’ancrer durablement dans nos agissements lorsque, notamment, l’incohérence et le non-sens des situations vécues sur le terrain s’insinuent dans notre raisonnement, contribuant à accroître le délabrement de notre motivation à la prise du risque et à l’innovation…


Agir sur la seule « poussée » du tant décrié : « mode projet » désormais ne suffit pas, plus.

Tout schéma de mise en œuvre des « politiques culturelles » aussi structuré soit-il, s’il est carencé en « sens », parait voué à l’échec.

A moins que le sens de notre action ne se révèle par l’intermédiaire du projet … de l’usager.

 

Mais ce dernier, en matière de « culture », qu’ambitionne-t-il réellement ?

 

C’est dans ce contexte paritairement fragile, mutant,  autant qu’instable que le rôle du « manager » culturel est aujourd’hui entièrement  à  redéfinir.

 

Par un questionnement à la fois durable et éthique sur nos propres compétences, sur le rôle des élus, sur la manière dont les territoires aujourd'hui mènent, ou aspirent à conduire une action de service public efficace, qualitative autant que durable.

Sans oublier, de manière plus globale, notre propre vision du management et de la gestion qui nous régente.

Savons-nous tout simplement … faire ?

Plus que nulle part ailleurs, dans le secteur culturel  le directeur doit gérer au quotidien l’ensemble de ces injonctions paradoxales.

Paradoxales car elles requièrent à la fois des savoirs-faire et des savoirs-être complexes.

Des ressorts techniques garantis et … des « dynamismes »  éthiques renouvelés.

 

C’est aux pilotes que nous sommes, que revient désormais la mission aussi difficile qu’enthousiasmante de (nous) redonner « sens au travail ».


Notamment si nous ambitionnons  de fédérer avec succès nos équipes en les associant à un projet avantageux pour tous car,  principalement, recentré sur la mutation de l’ensemble des  « publics » existants et sur ceux en devenir.

 

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commentaires

O
(re)penser, (ré)inventer le service public par et pour la culture... Vous y contribuez par vos réflexions constructives et réfléchies. Merci.
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S
<br /> <br /> Merci pour ce commentaire élogieux. Les modestes contributions qui figurent dans ce blog consacré aux enjeux relatifs à la conception et la mise ne œuvre de la l’action culturelle territoriales,<br /> ne sont que d’élémentaires tributs aux complexes mutations en œuvre aujourd’hui et qui tant impactent et transforment notre métier.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Toute ma gratitude à vous, chère Orianne, pour accompagner et stimuler ce débat par votre assidue lecture de ce blog : « Sisyphe à Elsinore » …<br /> <br /> <br /> <br />