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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 12:16

Union-Libraires.jpgFauter est humain. Persévérer est infernal. Bon je sais, ce n’est pas tout à fait ça la traduction du vieil adage latin : « errare humanum est, perseverare  diabolicum », mais bon, c’est tout aussi inepte

Le maintien irréfléchi et inique de l’augmentation de la TVA de 5.5% à 7% pour le livre, survenue en ce 1er avril, intervient alors que le marché du livre rencontre une forte période de tensions économiques et participe à augmenter un peu plus, encore, la déjà forte inquiétude des libraires qui n’ambitionnaient vraiment pas ça.

L’augmentation de la TVA de 1.5%  et le pouvoir d’achat des foyers français qui s’amenuise,  oblige à des arbitrages fréquemment défavorables à la consommation de prestations culturelles.

Le développement exponentiel de la vente en ligne chez les géants de la distribution tel Amazon qui, à lui seul, accapare déjà de 10% des parts du marché, induit la librairie indépendante à faire vraiment grise mine en ce printemps naissant, lui aussi bien glacé.

A cela s’ajoute la grande incertitude liée au rôle que joueront, dans les semaines à venir, les éditeurs. Car si l’on constate que, sur les nouveautés, les éditeurs semblent avoir d’ores et déjà répercuté une hausse - parfois bien au delà de ce modeste 1.5% sur la TVA -pour les autres, la question est bien loin d’être réglée.

Il y a fort à parier que les libraires vont devoir grignoter ce 1.5% de hausse sur leur propre marge. Lorsque l’on sait que la rentabilité moyenne d’une librairie sur un an enregistre un faible taux de 0.5% à 1%, les inquiétudes sont légitimes pour cette catégorie professionnelle de la chaîne du livre.

En filigrane la tentative d’étranglement de la loi Lang relative au prix unique du livre, fait ressurgir les vieux démons d’un progressif démantèlement de l’industrie culturelle de la chaîne du livre, livrée aux affres du libéralisme affranchi de tout bouclier de  défense et de protection économique et ce, en dépit de la belle unanimité qui régnerait à l’Assemblée pour que cette loi soit conservée.

Las, à Bruxelles, où l’ultralibéralisme, de manière permanente, a droit à son rond de serviette, il en va tout autrement.

Comment alors  la culture en général, et le livre en particulier, peuvent-ils résister face à ces tensions permanentes dans un secteur déjà touché de plein fouet par la crise économique ?

Et bien, pardi : en se regroupant !

Car, à plusieurs, les libraires auront plus de chances de résister, d’être plus forts, plus réactifs, plus innovants. Plus solidaires aussi…

Se rassembler en réseau, associatif ou non afin d’être présents là où les lecteurs achètent sur Internet, par exemple.

S’efforcer d’unir les ressources pour plus encore fidéliser une clientèle attirée, par exemple, par les sites de vente en ligne.

En mutualisant les stocks et les références.

En dynamisant intelligemment les ressources web avec de fréquentes chroniques des libraires du réseau … sur la toile.

Impulser l’actualité du réseau des libraires via une web radio.

En développant des services comme, par exemple, la consultation en ligne des stocks mutualisés avec possibilité de réservation des ouvrages entreposés en librairie.

Des livraisons express rendues possible, à moindre coût, par la couverture géographique des librairies structurées en réseau, etc…

L’organisation d’événements thématiques communs dans le territoire, permettant aux publics/lecteurs/clients de rencontrer les auteurs.

Un réseau de libraires favoriserait, aussi, l’émergence de projets autrement plus ambitieux que la seule vente de livres …

Il s’agirait donc, pour mieux faire face à la crise, de transformer le libraire en animateur culture de son quartier, de sa ville, de son département, voire de sa propre région.

Une simple question de survie, certes, mais également pour redonner de l’éclat à toute une profession, si arbitrairement et si injustement mise à mal par une politique hexagonale désormais absolument indifférente à la pérennité de l’économie du livre.

De la culture …

 

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