Le métier de Dac est en train de changer.
Ces changements doivent être espérés comme source d’un meilleur équilibre de nos pratiques confrontées aux enjeux soulevés par l’aménagement du territoire.
Face à ces nouveaux enjeux, comment se positionne-t-il le Dac d’aujourd’hui ?
Doit-il se désigner en tant qu’acteur accompli ou en spectateur désabusé ?
Etre capables d’évaluer et de définir avec précision les critères qui guident ces transformations implique principalement une sincère capacité de qualifier exactement les lacunes des procédés existants aujourd’hui dans notre référentiel métier.
Aujourd’hui plus que jamais, pour éviter de nous disperser avant la moindre action, chacun doit faire entrer ces perspectives dans les conditions qui demain stimuleront le changement.
Le travail que nous réalisons ou que, avec nos équipes, nous subissons, relève souvent d’une alchimie indéfinissable.
D’une approche également abondante en sensibilité, certes, mais fréquemment privée de procédés méthodologiques liés aux missions de management qui nous incombent.
Inutile aussi de prôner à la fois de l’équilibre et de l’audace si nous négligeons d’accompagner nos propres équipes dans ces transformations.
Nous devons non seulement préparer nos équipes à ces conversions mais également les familiariser.
C’est notre responsabilité de cadres territoriaux qui l’exige.
La crise des finances locales et les reformes qui se préparent, nous obligent à envisager des nouveaux choix et des nouveaux critères qui vont bouleverser nos vieilles habitudes.
Et comme si cela ne suffisait pas, il convient d’introduire l’émergence - de plus en plus accrue - des nouvelles technologies qui, avec urgence, nous obligent à la nécessité de structurer qualitativement des réseaux professionnels plus efficaces pour notre travail.
Bref, le métier de Dac est promis, en très peu de temps, à une importante évolution.
Allons-nous juste attendre que ça se passe ou alors, concourir au jaillissement de ce renouveau ?
Et comment avoir également la certitude que les enjeux incontournables de ces modifications comporteront réellement des améliorations pour nos pratiques de demain ?
La capacité qui sera la nôtre à résoudre ces problématiques constitue en soi un projet.
Un projet qui saura à la fois se déployer et s’inscrire durablement dans notre action dans un territoire caractéristique, mais changeant.
Ces rendez-vous offrent aujourd'hui une excellente opportunité de savoir mettre en place aussi des indicateurs d’évaluation indéniablement efficaces et pouvant « retracer » avec précision le parcours de l’usager face à l’offre culturelle :
- L’analyse de toute offre spécifique et la mise en évidence des dysfonctionnements ;
- La mise en parallèle de l’offre culturelle avec les normes (ou politiques) établies dans le territoire ;
- La proposition des moyens nécessaires pour provoquer une amélioration de ces normes ;
- Le calendrier du suivi et des évaluations des contenus proposés …
En somme, pour accéder à l’efficacité nous devons, vis-à-vis de nos élus et de nos instances de tutelle, être capables avant tout de devenir enfin … crédibles.
Un problème constaté - et non résolu - dans l’un de ces critères capables de mesurer efficacement les portées de notre action, peut avoir des retentissements aussi fâcheux qu’un incident technique ou administratif non maîtrisé.
C’est pourquoi désormais chaque nouvelle décision exige de comporter des savoir-faire et des choix acceptant l’amélioration de nos pratiques lesquelles devront être accomplies conjointement avec nos équipes autant qu’avec nos élus.
Désormais nous devons apprendre, élus et agents, à mieux travailler ensemble.
Enrayer toute situation de scission entre les rôles du politique avec l’administratif car, l’un comme l’autre, nous avons tous des faibles chances de réussir en solitaire.
Et si chaque acteur devra encore plus à augmenter ses efforts afin de parvenir à résoudre ses problèmes et à gagner ainsi en clarté et en transparence, force est de constater que ce travail personnel ne devra pas être accompli aux dépens de l’autre partenaire.
Nous devons aspirer certes aux privilèges de ce travail sur soi, mais également à le réaliser en harmonie avec notre entourage professionnel de proximité.
Confronter une réalité locale à un référentiel métier rénové, exige promptement l’ouverture d’immenses chantiers enthousiasmants qui devront définir les portées de ces nouveaux « contrats » à agencer équitablement entre l’offre culturelle, l’ensemble des acteurs concernés et le territoire d’ancrage.
Enfin, si l’évaluation en "réflexion partagée" peut s’apparenter à un vieux serpent de mer des politiques culturelles, son audit, ses modalités d'évaluation et son implication dans l’attribution des appuis nécessaires, exigeront à l'avenir une prise de conscience nouvelle car la totalité des enjeux se jouent et se nouent désormais d’une manière de plus en plus précise et de plus en plus ample, au niveau des territoires.
Que sortira-t-il en somme, de ces négociations et de ces réflexions que nous devons mener maintenant dans le contexte assez imprévisible qui nous attend ?
Il est fort à parier que les organisateurs des 2e Assises des Dac qui se dérouleront à Toulouse le 11 et 12 mars 2010, proposeront certainement aux débats des thèmes essentiels proches de ces problématiques.
Souvenons-nous, en novembre 2007 à Annecy, les premières rencontres des Dac avaient déjà esquissé les amorces et les chemins corrélatifs de ces changements et qui préfigurent déjà, alors comme aujourd'hui, le devenir de notre métier.
Toute réflexion autorisant davantage une plus fine analyse, un élargissement renforcé ainsi qu’une amélioration concrète de nos pratiques de notre métier de Dac sera, à Toulouse en mars prochain, la bienvenue.